Abderrahmane TLILI
Comité International de Soutien à Abderrahmane TLILI
Les véritables raisons de son emprisonnement
Nous avons reçu des centaines de mails, principalement de Tunisie et des Etats-Unis, de personnes qui s’interrogent sur les véritables raisons de l’emprisonnement de Abderrahmane TLILI . Nos interlocuteurs sont d’autant plus intrigués que Abderrahmane TLILI n’a jamais été présenté comme un opposant au régime tunisien. A la lecture de ces messages, nombreux sont ceux, qui n’ont pas compris le message exact que le régime tunisien a voulu transmettre, à travers le cas Abderrahmane TLILI, à tous les hommes et toutes les femmes politiques tunisiens tentés par la rébellion.
Dans une série de communications nous nous attacherons à expliciter cette situation.
Communication n°1 : Les fausses et les véritables raisons de son emprisonnement
Genève, 2 octobre 2006
1-Les prétendues raisons d’appropriation des biens publics et l’abus d’influence
Cet argument avancé par le régime est fallacieux. Personne n’ignore que l’appropriation des biens publics et l’abus d’influence sont des activités ordinaires au plus haut niveau de l’Etat en Tunisie. Parlez en à n’importe quel citoyen tunisien, il vous le confirmera, c’est un secret de polichinelle. Nous vous renvoyions aux rapports de Transparency International http://www.transparency.ch/wfranz.
En réalité les choses sont plus simples. Lors de préparation de sa candidature aux élections présidentielles de 1999 et conformément à la législation tunisienne, Abderrahmane TLILI a souhaité déclarer l’ensemble de ses biens.
Sa déclaration devait comprendre également les biens qui font l’objet d’un litige devant la justice et qui ont servi de prétexte pour le mettre en prison. C’était la première dans l’histoire politique moderne de la Tunisie qu’un dirigeant tunisien prenait une telle initiative.
Mais, son «ami» de l’époque lui a amicalement conseillé «de ne pas être trop pointilleux notamment en ce qui concerne les biens qui peuvent éventuellement poser des problèmes ». Car, lui a-t-il suggéré, faire cela équivaudrait a ouvrir la boite de pandore et «cela n’arrange personne en fin de compte». Sans commentaire.
2-Les véritables raisons politiques
Grâce à une stratégie politique, qui mêle habilité machiavélique et répression extrême, le régime tunisien a plus ou moins réussi, à créer un véritable vide politique en Tunisie. L’entreprise de domestication ou d’élimination des éléments de l’opposition, même les plus dociles, a été menée jusqu’au bout.
Connaissant ce système dans ces moindres détails, Abderrahmane TLILI avait conscience des risques énormes de tout affrontement direct avec le régime. Il pariait sur une évolution intrinsèque et progressive du système. Abderrahmane TLILI était également habité par le souvenir des mésaventures de son père Ahmed Tlili.
Nourrit par l'expérience amère du père, syndicaliste et homme politique connu et respecté et qui a été brisé par le régime de Bourguiba, Abderrahmane TLILI agissait avec une prudence extrême. Il ne voulait tout simplement pas connaître le même sort que son père.
Non violent et véritable patriote, il a mené, dans ce sens et durant les dernières années de sa vie d’homme libre, une activité politique très intense toute à fait honorable et légitime mais très discrète. C’est là que résident les véritables raisons de son emprisonnement.
3- Un indice de taille :
Vers la fin du mois juillet 2003, soit quelques jours avant l’arrestation de Abderrahmane TLILI, le RCD (le parti est pouvoir) s’est réuni en congrès pour préparer les élections présidentielle de 2004.
Prenant la parole juste après le chef de l’Etat, Abderrahmane TLILI a préconisé la désignation d’un «candidat unique de l’opposition». Cette proposition a été lue par le régime comme un changement de stratégie.
En effet, Abderrahmane TLILI ne souhaitait plus être le candidat uniquement de son parti. Sachant que l’opposition est ultra majoritaire dans le pays, il considérait que l’accord entre les différentes composantes de l’opposition tunisiennes pour un candidat unique constituerait un véritable défi pour le chef de l’état et la possibilité d’une véritable alternance
Selon les propos de Abderrahmane TLILI, le chef l’Etat a compris le véritable sens de cette démarche. C’est la raison pour laquelle il a décidé de le mettre en prison. Si Abderrahmane TLILI avait accepté de se satisfaire d’une candidature de complaisance, pour légitimer une opération électorale sans risque pour le chef de l’Etat, il serait libre aujourd’hui.
Omar Khalassi et le Comité International de Soutien à Abderrahmane TLILI vous souhaitent un Ramadan Karim
PS : Prière aux membres des services de s’abstenir de tout commentaire sur ce blog !
Comité International de Soutien à Abderrahmane TLILI
Appel à la solidarité avec le prisonnier politique tunisien Abderrahmane TLILI
A la suite d’un procès plus que douteux, le président tunisien ZINE ABIDINE BEN a jeté en prison Monsieur Abderrahamane TLILI, son concurrent aux élections présidentielles.
Le crime de Monsieur Abderrahamane TLILI est aux yeux de président Ben Ali est impardonnable : il a pris au sérieux ses droits politiques en se présentant aux élections présidentielles contre le chef de l’Etat en exercice.
Les accusations qui ont permis de condamner à la prison Monsieur Abderrahmane TlILI sont fallacieuses. En effet, s’il fallait mettre en prison tous les responsables tunisiens soupçonnés de mauvaise gestion ou d’acquisition de biens à l’étranger, la Tunisie, assisterait à un spectaculaire renouvellement de son personnel politique.
Toutes les données que nous possédons montrent d’une manière claire et sans aucune ambiguïté que les raisons de l’incarcération de Abderrahmane TlILI sont exclusivement politiques. Le reste n’a été qu’un prétexte.
Convaincus que Abderrahmane Tlili a été victime d’une manipulation politico-judiciaire dont nous avons patiemment rassemblés l’ensemble des éléments, et suite aux nouvelles à propos de la dégradation très préoccupante de sa santé en prison, nous appelons les autorités tunisiennes à :
- Libérer immédiatement Monsieur Abderrahmane TLILI
- Réviser son procès et reconnaître le caractère politique de sa condamnation
Nous prions tous les ennemis de l’arbitraire et les amis de la liberté dans le monde de manifester leur soutien à Monsieur Abderrahmane TlILI en protestant auprès des autorités tunisiennes et en se mobilisant auprès des instances appropriées.
La libération de Monsieur Aderrahmane TlILI, sera sans aucun doute, un signe précieux pour tous les prisonniers politiques dans le monde.Nous sommes entièrement engagés, avec le soutien de très nombreuses organisations et personnalités à travers le monde, à maintenir la pression sur les autorités tunisiennes afin qu’elles mettent un terme à cette injustice.
Omar khalassi
Lire la dépêche de l’AFP
Un opposant se met en grève pour absence de soins, les autorités démentent (AFP)
AFP, samedi 15 juillet 2006
«Un opposant se met en grève pour absence de soins, les autorités démentent TUNIS - Un opposant et ancien candidat l’élection présidentielle en Tunisie, emprisonné depuis 2003, Aderrahmane Tlili, a entamé une grève de la faim pour protester contre une privation de soins médicaux, a annoncé samedi sa famille dans un communiqué.
Abderrahmane Tlili, 63 ans, ex-secrétaire général de l’Union Démocratique Unioniste (légal) a "commencé le 6 juillet une grève de la faim illimitée, en protestation contre la privation de soins médicaux dont il est victime", indique le communiqué transmis à l’AFP.
Souffrant des suites d’un diabète, le détenu condamné pour abus de pouvoir et profit illicites alors qu’il était Pdg de l’Aviation civile et des Aéroports, "n’a pas été vu par un médecin spécialiste depuis près de trente mois", selon sa famille.
Son fils et deux de ses frères l’ont "trouvé très amaigri, se tenant difficilement debout et pouvant à peine articuler" lors d’une visite à la prison de Tunis le 13 juillet, a précisé Mustapha Tlili.
"Mon frère a cessé de s’alimenter alors qu’il est diabétique et doit être examiné par un spécialiste ou hospitalisé d’urgence", a-t-il ajouté. Les autorités tunisiennes ont indiqué samedi que M. Tlili purgeait sa peine dans "des conditions normales, jouissant des droits garantis par la loi à tous les détenus".
"Objet d’un suivi médical régulier, il a subi au cours des dernières 48 heures des examens qui ont montré un état de santé normal", a-t-on affirmé de source officielle. M. Tlili avait été, en 1999, l’un des deux opposants qui ont présenté leur candidature à la première élection présidentielle pluraliste en Tunisie.
Incarcéré en septembre 2003, il a été condamné en juin 2004 à neuf ans de prison officiellement pour délits d’abus de pouvoir, profit illicite et non déclaration de biens acquis à l’étranger. Son parti, une petite formation nationaliste, siège au parlement ».
AFP, samedi 15 juillet 2006