Demain tu seras libre
«Abderahmane reste tranquille…, demain l’Eid tu seras libéré !»
En attendant cette hypothèque libération* nous présentons nos remerciements chaleureux ainsi que les excuses de la famille Tlili à Maître Eric Dupond-Moretti.
Les mœurs politiques du régime tunisien sont étranges et perverses. L’affaire du prisonnier politique tunisien Abderahmane Tlili est à cet égard exemplaire. Privé de sa liberté, parce que Ben Ali voyait en lui un concurrent politique sérieux, Abderahame Tlili ainsi que sa famille sont désormais habitués aux tactiques des émissaires du président : des promesses de libération, des gestes pour faire patienter et surtout des menaces. Chaque fois, le discours est toujours le même ; à l’approche d’une fête, d’une date importante, par exemple la fête nationale, les émissaires du président font des allusions, parfois ils le disent clairement : «Abderahmane sera libéré à la veille de la fête, mais patientez, surtout ne faites rien, pas de bruit, ni de plainte surtout à l’étranger … Sinon il ne sortira jamais». Les promesses n’engagent que ceux qui croient.
Le régime tunisien espère avant tout que cette affaire soit étouffée, que la presse internationale et les observateurs étrangers soient tenus à l’écart. Mais faire le silence autour de la souffrance quotidienne de Abderahame Tlili est aussi insupportable que criminel.
Le chantage affectif exercé avec cynisme par le régime tunisien a paralysé l’action de la famille de Abderahame Tlili, toute initiative de sa part est contrariée par les services tunisiens et présentée comme nuisible à la victime. Ne pas pouvoir se plaindre, ni se défendre ni lutter contre l’injustice est le rêve les plus intime de toutes les dictatures. Ben Ali va entrer dans les annales des sciences du pouvoir comme celui qui a réalisé ce rêve. Le réveil sera d’autant plus dur.
Nous profitons de cette communication pour exprimer notre reconnaissance et nos remerciements à maître Eric Dupont-Moretti qui s’est mobilisé, sans compter, pour cette affaire. Nous le remercions pour le temps précieux qu’il a consacré à la préparation de la défense de Abderahame Tlili. A travers sa personne nous présentons nos amitiés à la formidable équipe de juristes, d’interprètes et de journalistes/reporters qui devait l’accompagner pour défendre ce prisonnier politique.
Face à la dégradation inquiétante de la santé de Abderahame Tlili, nous exigeons sa libération et nous insistons auprès des autorités tunisiennes, pour leur signifier que nous ferons tout pour que son procès soit révisé et que cette injustice soit levée le plutôt possible.
Omar Khalassi
*Nous sommes convaincus, que seule la pression sur le régime tunisien est susceptible de le pousser à libérer Abderahame Tlili.